Réathlétisation d’une épaule après opération d’une butée antérieure

Réathlétisation d’une épaule après opération d’une butée antérieure

Le cas pratique étudié aujourd’hui concerne la réathlétisation d’un joueur de rugby évoluant en promotion d’honneur, opéré d’une butée antérieure à la suite de subluxations récidivantes.

Dans le schéma de prise en charge post opératoire, une radio de contrôle et une visite avec le chirurgien et le médecin référent sont prévues au 3e mois pour vérifier la consolidation de la butée. Suite à cette visite et selon leurs recommandations, leur aval est donné pour que soit effectué à ATHLETIC un test d’aptitude à la réathlétisation (T.A.R)

Ce test a pour objectif de valider ou non une entrée en réathlétisation, en vérifiant que les amplitudes articulaires ont toutes été récupérées et qu’il y a une bonne stabilité du complexe de l’épaule. L’observation morpho statique nous renseigne également sur d’éventuels défauts de posture aux fins de proposer des éléments de travail pour corriger les déséquilibres observés avant d’entreprendre un renforcement plus global de l’épaule.

L’entrée en réathlétisation ayant été validée, nous avons préconisé 9 séances avec pour objectifs :

Correction des défauts observés : très léger déficit d’amplitude des rotateurs latéraux de l’épaule opérée par rapport au membre sain, cyphose thoracique, enroulement des épaules sur l’avant et élévation de l’épaule opérée.

– Amélioration du contrôle neuromusculaire de l’épaule

– Renforcement des muscles scapulo-thoraciques et scapulo-huméraux

Le protocole s’est déroulé en 3 phases :

°La phase 1 (3 séances) a été consacrée à un travail de mobilité, de posture et de proprioception visant à optimiser l’amplitude en RE 2, à améliorer la synergie entre les ceintures pelvienne et scapulaire, à l’activation des muscles scapulo-thoracique, avec prédominance sur la région postérieure (rhomboïdes, élévateurs de la scapula, trapèze inferieur). Les exercices sont réalisés sur des tempos lents, priorisant le contrôle moteur associé à un maintien postural efficace, avant d’entreprendre un renforcement plus soutenu. Phase importante pour recouvrer de la confiance et lever les appréhensions.

°La phase 2 (4 séances) a été axée sur un travail d’endurance de force des muscles scapulo- thoraciques puis des muscles scapulo-huméraux. Le travail de proprioception s’intensifie par une complexification des tâches en intégrant des exercices sur surfaces instables et/ou avec charges instables, à des vitesses d’exécution plus élevées, combiné avec d’autres taches motrices.

°La phase 3 (2 séances) a mis l’accent sur un travail plus dynamique pour recouvrer de la vitesse et de la coordination motrice spécifique rugby, en sollicitant les fibres rapides avec des exercices comme le tapping scapulaire, l’échelle de rythme associé à un travail de passes.

En fin de protocole, le sportif était capable de réaliser des mouvements fonctionnels et de musculation sans aucune douleur, gène ni appréhension. Suite à sa réathlétisation, il a effectué un test fonctionnel de retour au sport qui lui a permis de valider une reprise terrain.