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RE-TURN TO PLAY #7 – Prise en charge en réathlétisation d’un footballeur amateur à 4,5 mois post opératoire d’un LCA

Cas évoqué : Prise en charge en réathlétisation d’un footballeur amateur à 4,5 mois post opératoire d’un LCA

Les traumatismes liés au sport concernent principalement le membre inférieur (53.4%)1. 64% des blessures concernent les articulations et plus précisément le genou (39.7%)1. A noter que 65% des blessures ont lieu lors des activités de loisirs dont 32% lors d’activités sportives. Les sports de balle et de neige représentent à eux seuls 85% des accidents (assurance accidents de la LAA 2002). En ce qui concerne le genou – blessure orthopédique la plus fréquente -, la reconstruction du ligament croisé antérieur est l’une des procédures orthopédiques les plus couramment pratiquées2. Les sports de pivot/contact en France entraînent jusqu’à 40 000 ruptures du ligament croisé antérieur par an3. Seulement 65% des patients après ligamentoplastie du genou reprennent une activité sportive, et jusqu’à 25% des patients connaissent une deuxième rupture4. Une procédure de reconstruction du LCA réussie est définie par un faible taux de ré-opération, la récupération de la fonction physiologique du genou et la capacité à revenir au sport au niveau de pratique initial5. Le retour au sport après chirurgie reste incertain pour le patient. Pour cela, il convient d’établir une planification permettant la détermination d’objectifs/d’étapes clefs.

 

Le cas évoqué dans cet article concerne un footballeur amateur de 17 ans. La reconstruction du LCA a été effectuée par DIDT associée à une reconstruction du ligament antéro-latéral. La prise en charge en réathlétisation chez Athletic a débuté à 4.5 mois post opératoire. L’enjeu était la reprise progressive du football à 6 mois et donc au préalable un score au K-STARTS permettant cet objectif. Bastien ne présentait pas de douleurs à son entrée en phase de réathlétisation.

La première séance bilan a permis de définir un accompagnement sur 14 séances à raison de deux séances hebdomadaires. Le protocole s’est déroulé sur 7 semaines consécutives. Le premier objectif a été d’augmenter la force excentrique de ses quadriceps associée à une amélioration de la posture dynamique (sur 5 séances). Le deuxième objectif a été le développement de la force maximale des quadriceps et des ischio-jambiers associée à du travail de coordination motrice (sur 5 séances). Enfin, le dernier objectif a été de complexifier le travail fonctionnel pour se rapprocher des exigences de l’activité football (sur 4 séances). A l’issu de ce programme, Bastien a obtenu de bons résultats au test isocinétique (avec de très bonnes valeurs relatives de l’ordre de 2.9N/kg de poids de corps en concentrique et de 3.3N/kg en excentrique) et un score de 81/100 au K-STARTS. Pour obtenir la totalité des points, un perfectionnement du travail de correction posturale devait être fait.

Le programme sur 14 séances de 45 minutes à raison de 2 séances par semaine a permis d’obtenir de très résultats analytiques et fonctionnels. Bastien a eu l’autorisation de reprendre progressivement le football tout en continuant le travail de correction posturale en dynamique dans la perspective de réintégrer les contacts vers 7 mois.

 

Bibliographie :
1/ Rechik, V., Lindsay, M., Nowak, A. Sport et santé : les blessures chez les sportifs. Université de
Genève, Suisse. 2007.
2/ Gianotti SM, Marshall SW, Hume PA, Bunt L. Incidence of anterior cruciate ligament injury and
other knee ligament injuries: A national population-based study. J Sci Med Sport. 2009;12(6):622-
627.
3/ Mihelic R, Jurdana H, Jotanovic Z, Madjarevic T, Tudor A. Long-term results of anterior cruciate
ligament reconstruction: a comparison with non-operative treatment with a follow-up of 17–20
years. Int Orthop. 2011;35(7):1093-1097.
4/ http://www.atih.sante.fr/ [accessed 27 November 2013]
5/ Wiggins AJ, Grandhi RK, Schneider DK, Stanfield D, Webster KE, Myer GD. Risk of Secondary Injury
in Younger Athletes After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction. Am J Sports Med.
2016;44:1861-1876.

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RETURN TO PLAY #6

Cas évoqué : Prise en charge d’une skieuse professionnelle post ligamentoplastie du LCA et son accompagnement Athletic jusqu’aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018

Les blessures graves au genou représentent plus du tiers des blessures subies par les skieurs alpins d’élite. Une atteinte du ligament croisé antérieur (LCA) est le diagnostic le plus fréquent1,2. Les lésions combinées (chondrales, méniscales, ligamentaires) par rapport aux lésions isolées du LCA sont plus fréquentes chez les skieurs alpins d’élite par rapport aux autres disciplines ou à une population non sportive4. Il ne semble pas y avoir de différence entre les skieurs masculins et féminins quant au risque d’avoir une rupture du LCA1,2,3. Malgré le fait que le taux de retour au sport chez les skieurs est correct, de récentes études ont montré des déficits neuromusculaires significatifs et persistants5,6. Le taux de re-rupture avec ré-opération est plus élevé (19%) que d’autres populations sportives (4 à 9%) et non sportive (2%)7,8,9,10,11. Ces constations permettent de souligner l’importance du travail à réaliser en réathlétisation et notamment la qualité de récupération des fonctions neuromusculaires.

Le cas évoqué dans cet article concerne une skieuse professionnelle appartenant à l’équipe nationale roumaine. Cette sportive a subi une reconstruction du LCA et du ligament antéro-latéral associée à une suture des ménisques médial et latéral. L’opération a eu lieu 14 mois avant l’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de PeyongChang 2018. La prise en charge en réathlétisation chez Athletic a débuté à 6.5 mois. L’enjeu était la reprise du ski le plus rapidement possible afin de pouvoir partir en stage de préparation estivale en vue de participer aux Jeux d’hiver. Ania présentait des douleurs et un test fonctionnel (K-STARTS) insuffisant pour envisager la reprise du ski (fin juin 2017). Le stage en Amérique du sud ayant lieu mi-août, il fallait dans un premier temps faire disparaitre ses douleurs pour une reprise simple de la glisse et dans un second temps poursuivre par un travail de préparation physique pour optimiser le travail technique à réaliser lors des différents stages prévus avant les Jeux.

Planning de réathlétisation

Le planning suivant a donc été établi pour respecter les différentes contraintes :

  • 8 séances de travail en réathlétisation chez Athletic d’1H30 sur 2 semaines consécutives
  • 12 jours de repos (relatif) avec un programme personnel de renforcement à poursuivre en parallèle de la reprise du ski
  • 9 séances mixtes de travail en réathlétisation et en préparation physique chez Athletic d’1H30 sur 3 semaines consécutives associées à des entraînements en ski
  • 3 semaines de travail avec un programme personnel de renforcement à poursuivre en parallèle des entrainements en ski
  • 2 stages d’une semaine de préparation physique spécifique placés entre les stages d’entrainements ski (fin août et début novembre).

Le travail postural et le renforcement musculaire analytique et fonctionnel des quadriceps, des ischio-jambiers et des stabilisateurs de hanche ont été les principaux axes de travail du protocole lors du premier stage en réathlétisation chez Athletic. A l’issu de ce programme, les résultats au K-STARTS sont passés de 52 à 90/100 avec des gains sur la jambe non opérée et une réduction des déficits controlatéraux. Lors du 2ème stage sur 3 semaines, le travail s’est axé sur le renforcement musculaire fonctionnel spécifique afin de fixer les acquis du 1er stage et sur une préparation physique spécifique pour permettre l’optimisation du stage technique au Chili. Les stages axés sur la préparation physique avaient pour but le développement des capacités cardio-vasculaires et musculaires d’Ania pour lui permettre d’être la plus performante possible sur les ski et être concentrée à 100% sur la partie technique.

Ania vient d’arriver à PyeongChang et portera haut les couleurs de la Roumanie. Nous sommes très fiers d’avoir contribué à son retour sur les skis et de l’avoir accompagné durant tous ces mois. Nous continuerons de l’accompagner à distance sur la partie athlétique. Nous lui souhaitons bonne chance pour les Jeux et de profiter au maximum de ces moments uniques.

Bibliographie :

1/ Bere T, Flørenes TW, Nordsletten L, Bahr R. Sex differences in the risk of injury in World Cup alpine skiers: a 6-year cohort study. Br J Sports Med. 2014;48:36-40.

2/ Flørenes TW, Bere T, Nordsletten L, Heir S, Bahr R. Injuries among male and female World Cup alpine skiers. Br J Sports Med. 2009;43: 973-978.

3/ Pujol N, Philippe M, Blanchi R, Chambat P, Santy CO. The incidence of anterior cruciate ligament injuries among competitive alpine skiers a 25-year investigation. Am J Sports Med. 2005;35: 1070-1074.

4/ Jordan MJ, Doyle-Baker P, Heard M, Aagaard P, Herzog W. A Retrospective Analysis of Concurrent Pathology in ACL-Reconstructed Knees of Elite Alpine Ski Racers. Orthop J Sports Med. 2017; Jul 10;5(7).

5/ Jordan MJ, Aagaard P, Herzog W. Lower limb asymmetry in mechanical muscle function: a comparison between ski racers with and without ACL reconstruction. Scand J Med Sci Sports. 2015;25:e301-e309.

6/ Jordan MJ, Aagaard P, Herzog W. Asymmetry and thigh muscle coactivity in fatigued ACL-reconstructed elite skiers. Med Sci Sports Exerc. 2017;49:11-20.

7/ Andernord D, Desai N, Bjo¨ rnsson H, Ylander M, Karlsson J, Samuelsson K. Patient predictors of early revision surgery after anterior cruciate ligament reconstruction: a cohort study of 16,930 patients with 2-year follow-up. Am J Sports Med. 2015;43:121-127.

8/ Lind M, Menhert F, Pedersen AB. The first results from the Danish ACL reconstruction registry: epidemiologic and 2-year follow-up results from 5,818 knee ligament reconstructions. Knee Surg Sport Traumatol Arthrosc. 2009;17:117-124.

9/ Mohtadi N, Chan D, Barber R, Cat C, Paolucci EO. Reruptures, reinjuries, and revisions at a minimum 2-year follow-up: a randomized clinical trial comparing 3 graft types for ACL reconstruction. Clin J Sport Med. 2016;26:96-107.

10/ Paterno MV, Rauh MJ, Schmitt LC, Ford KR, Hewett TE. Incidence of contralateral and ipsilateral anterior cruciate ligament (ACL) injury after primary ACL reconstruction and return to sport. Clin J Sport Med. 2012;22:116-121.

11/ Paterno MV, Rauh MJ, Schmitt LC, Ford KR, Hewett TE. Incidence of second ACL injuries 2 years after primary ACL reconstruction and return to sport. Am J Sports Med. 2014;42:1567-1573.

REFLEXION #6 – Les avancées du comité scientifique

L’utilisation du Knee-SanTy Athletic Return To Sport (K-STARTS) est aujourd’hui largement intégrée dans la prise de décision du retour au sport suite à une ligamentoplastie du LCA.

Grâce au nombre de tests réalisés au centre R&D Athletic de Lyon (plus de 100 par mois), nous travaillons actuellement dans deux directions pour améliorer l’utilisation des résultats du test.

D’une part, l’analyse des valeurs relatives aux données corporelles (taille, poids, longueur des segments) et d’autre part la recherche de normes en fonction du genre, du niveau de pratique et du sport pratiqué. La recherche sur ces deux sujets a pour objectif d’obtenir une analyse hyper-individualisée des résultats obtenus au K-STARTS.

En parallèle, le comité scientifique continue son travail sur la mise en place d’un test fonctionnel spécifique de l’épaule dans la même lignée que le K-STARTS. La validation du protocole se poursuit actuellement sur des sujets sains en attendant son application sur des patients opérés.

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RE-ATHLETISATION DE A à Z #6 – Abécédaire : qui est quoi ?

Quadriceps 

Muscle de la loge antérieure de la cuisse qui regroupent 4 chefs musculaires : le rectus femoris, le vastus lateralis, le vastus intermedius et le vaste medialis. Ils permettent l’extension de la jambe, la flexion de hanche et la stabilisation de la rotule. Ce muscle est largement impliqué dans les syndromes femoro-patellaire d’origine musculaire et notamment une faiblesse dans son mode de contraction excentrique. Lors d’une immobilisation de la jambe, l’atrophie musculaire de la cuisse débute rapidement et touche principalement le quadriceps. Il est donc important de travailler le renforcement du quadriceps dès lors qu’il y a une immobilisation.

Return to play :

La notion d’accompagnement au retour au jeu est banalisée dans le monde du sport professionnel. Dans le milieu amateur, cet accompagnement progressif de « montée en charge » est loin d’être acquis. L’objectif de la structure Athletic, par l’intermédiaire de son département Recherche et Développement, est de mettre en œuvre des protocoles de réathlétisation établis à l’aide de leur comité scientifique composé de chirurgiens, médecins, kinésithérapeutes, préparateurs physiques spécialisés. Cette collaboration a permis de mettre en place des protocoles de réathlétisation précis ainsi qu’un test fonctionnel spécifique au membre inférieur (principalement orienté genou : le K-STARTS) et de partager cette expérience au travers des formations proposées par la structure. Ce partage a pour but de démocratiser la réathlétisation pour la rendre accessible au plus grand nombre.

Synchronisation Unités Motrices (UM) :

Elément appartenant aux facteurs nerveux intervenant dans le cycle étirement-raccourcissement mis en jeu lors d’efforts dynamiques ou explosifs. Les deux autres facteurs nerveux sont le recrutement spatial (nombre d’UM recrutées) et le recrutement temporel (fréquence des impulsions) des unités motrices. L’objectif est d’améliorer la capacité à développer le maximum de force en un temps le plus court possible.

 

Tendinite rotulienne :

Pathologie qui touche principalement les sportifs mais qui peut également être une complication suite à une ligamentoplastie du ligament croisé antérieur. Il s’agit d’une inflammation du tendon rotulien préférentiellement située au niveau de la pointe de la rotule. Les causes les plus fréquentes sont une paire de chaussure inadaptée, une exécution incorrecte d’un geste sportif, des défauts anatomiques, des entraînements sportifs excessifs, une surface de pratique trop dure, des déséquilibres musculaires.

RÉVISION #6

Question 1 : Après avoir retrouvé le même niveau de force sur le test isocinétique (comparaison controlatérale), le gain de fonctionnalité se récupère avec le temps sans obligatoirement effectuer un travail spécifique dans le but de reprendre le sport ?

Non, Nawasreh en 2017 montre que les personnes ayant obtenus de mauvais résultats à des tests fonctionnels à 6 mois ne reprennent le sport à 12 mois qu’à 44% et à 24 mois à 46%.

 

Question 2 : Lors du travail de force, il est possible d’agir spécifiquement sur l’aspect structurel de la fibre musculaire ou sur l’aspect neuromusculaire ?

Oui, le travail de musculation va permettre d’agir spécifiquement sur ces 2 paramètres. Un travail combiné est également réalisable afin d’optimiser les résultats.

 

Question 3 : Un travail exclusivement fonctionnel doit être réalisé sur la phase de réathlétisation pour optimiser les gains de force ?

Non, le travail isolé de groupes musculaires spécifique comme les quadriceps, les ischio-jambiers, les stabilisateurs de hanche est indispensable pour rééquilibrer les déficits de force. Il sera bien évidemment couplé à des exercices fonctionnels dans le but de recontextualiser le mouvement dans l’activité sportive.

RE-COMMENDATION #6 – Intérêt du travail excentrique du quadriceps ?

Le travail excentrique est un mode de contraction musculaire anisométrique. Il consiste en la production de force lors de l’allongement du muscle. Il permet à terme d’aboutir à une réduction des dégradations tissulaires, des adaptations structurales et ainsi permettre une meilleure résistance du tissu tendineux à l’allongement contraint.

L’utilisation de ce type de travail en réathlétisation va permettre d’atteindre 2 objectifs cruciaux dans l’optimisation des qualités physiques : 1) l’augmentation de la capacité amortissante du muscle (quadriceps) et 2) l’augmentation de la force réactive donc du cycle   « Etirement-Raccourcissement » mis en jeux lors d’une action pliométrique.

  • La récupération de la composante amortissante du muscle est un objectif prioritaire en début de réathlétisation. En effet, l’augmentation de la force excentrique va permettre de limiter les contraintes sur l’articulation et ainsi de limiter une possible phase inflammatoire due à la répétition des impacts au sol.
  • L’augmentation de la force excentrique va permettre d’augmenter la force maximale tout en augmentant la capacité neuromusculaire. Ce développement associé va permettre d’augmenter la force réactive et donc notre capacité de rebond.

La récupération de ces aptitudes est essentielle dans le gain de fonctionnalité (capacité et contrôle neuromusculaire) au cours de la réathlétisation. Ces gains vont permettre d’être par la suite plus performant lors du travail d’explosivité, d’accélérations, de vitesse de démarrage, de changements de direction.

 

Progressivité / Difficultés

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RE-TURN TO PLAY #4

Cas évoqué : prise en charge du syndrôme fémoro-patellaire post ligamentoplastie par DIDT chez le motard d’enduro professionnel

Une complication fréquente (10-22% [1]) après la reconstruction du LCA est le syndrome femoro-patellaire, qui reste gênant pour un tiers des genoux après la chirurgie par une greffe du tendon des ischio-jambiers [2,3].

Le cas pratique évoqué dans cet article concerne Mathias BELLINO, motard professionnel en enduro E3 et champion du monde en titre. Il présentait un syndrome femoro-patellaire à 3 mois et demi post ligamentoplastie par DIDT. L’enjeu de sa venue chez ATHLETIC était une reprise rapide de ses capacités musculaires afin de pouvoir reprendre la moto à 5 mois post op pour préparer le début de la saison du championnat du monde à 9 mois post op. Les douleurs étaient alors récurrentes et intenses avec une forte inhibition de son quadriceps sur certaines angulations en flexion. A son arrivée chez ATHLETIC, la supervision médicale a préconisé la réalisation de 18 séances de réathlétisation d’une durée de 1h encadrées par un préparateur physique spécialisé pendant 3 semaines et demi consécutives auxquelles se sont ajoutées 7 séances de renforcement musculaire isocinétique infra-douloureux concentrique et excentrique du quadriceps du côté symptomatique, d’un protocole de visco-supplémentation en 1 injection ainsi qu’une injection d’anti-inflammatoires (corticoïdes).

L’objectif principal du protocole était d’effectuer un travail de renforcement spécifique du quadriceps (en privilégiant le renforcement du vaste interne) sans oublier d’effectuer un travail des ischio-jambiers afin de maintenir l’équilibre de la balance agoniste/antagoniste. L’objectif secondaire était d’intégrer une préparation physique à la réathlétisation pour optimiser la reprise de la moto.

Le protocole s’est déroulé en 3 étapes :

La première étape du protocole s’est déroulée dans notre structure sur une durée de 3 semaines et demie. Elle visait à restaurer les qualités musculaires du quadriceps (en veillant toujours à rester sous le seuil douloureux), des ischio-jambiers, des mollets ainsi que tout le travail de renforcement de la ceinture pelvienne pour une optimisation du maintien de la posture dans la pratique de la moto. Une seconde séance journalière a été placée deux fois par semaine qui visait le renforcement des muscles du haut du corps. Durant cette étape, une attention toute particulière doit être en rapport au délai post chirurgical. Avant 4 mois et demi, il faut absolument faire attention de ne pas mettre le sportif en danger car la greffe reste fragile : pas de travail hors axe à vitesse élevée, travail de pliométrie verticale de faible hauteur et sur plan stable, pas de vitesse avec changements de direction.

La deuxième étape a eu lieu à l’extérieur du centre sur une durée de 3 semaines. Le sportif ayant quitté Athletic à 4 mois et une semaine, avait l’obligation de continuer le renforcement musculaire du bas du corps avec intensification de la charge de travail et associé à du travail d’endurance musculaire afin d’éviter le retour des douleurs suite à un état de fatigue. Pour cela, un programme accompagné d’un planning précis de reprise lui a été fourni. A la suite de cette deuxième partie, un test isocinétique à 5 mois post a été programmé ainsi que 2 séances de test chez Athletic pour accompagner le sportif dans sa reprise progressive de la pratique de la moto et continuer la progressivité de son programme de reprise en y intégrant la vitesse avec changement de directions, la pliométrie verticale haute associée à de l’instabilité.

La troisième étape s’est de nouveau déroulée chez Athletic à 6 mois et demi sur une durée de 4 jours avec 6 séances programmées. Ce stage était dédié à la préparation physique spécifique de Mathias et orienté sur le travail de force et d’endurance de force du haut et du bas du corps (et plus spécifiquement des muscles fléchisseurs et extenseurs du cou et des muscles de l’avant-bras et du poignet), de la puissance maximale aérobie et du renforcement des muscles abdominaux et lombaires en complément des séances effectuées avec le préparateur physique. La reprise intensive de l’entraînement moto a pu débuter et a été effectuée en fonction des délais préconisés par la supervision médicale. Mathias a pu reprendre la compétition dans de très bonnes conditions et a pu accrocher la couronne de champion du monde en fin de saison.

Références :

  1. Monnot et al. 1st World Sports Physical Therapy Congress, Bern, Switzerland, November 20th-21st, 2015.
  2. Culvenor et al. J Sci Med Sport. In press, 2015.
  3. Li et al. Knee, 18:287–293, 2011

RE-VISION #5

Et si on révisait un peu ?

1. Le mode de contraction qui doit être privilégié en début de renforcement musculaire est le mode concentrique ?

Réponse : Non. C’est le mode excentrique. Il permet d’augmenter la force du muscle dans sa composante amortissante ainsi qu’en force maximale et en force explosive réactive.

2. Quels sont les 5 paramètres à définir pour construire une séance de force ?

Réponse : La charge, le nombre de répétitions, le nombre de séries, le temps de récupération et la vitesse d’exécution.

3. Les exercices de rééducation en chaine cinétique fermée (comparativement à la chaine cinétique ouverte) entrainent-ils une diminution des contraintes sur le pivot central ?

Réponse : Oui.

RE-TURN TO PLAY #5

Cas évoqué : Réathlétisation d’un danseur professionnel post ligamentoplastie du LCA avec lésions méniscales associées

Une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est souvent associée à d’autres lésions. Les plus fréquentes sont les lésions méniscales qui se retrouvent dans 18,1% des cas pour le ménisque médial (interne) et 16,8% des cas pour le ménisque latéral (externe) 1. Le retour au sport est dans un premier temps conditionné par la prise en charge chirurgicale. Le traitement chirurgical des lésions du (LCA) a progressé, permettant une reconstruction de plus en plus anatomique. L’évolution des techniques chirurgicales avec notamment la préservation méniscale (suture plutôt que méniscectomie) permet de limiter la dégénérescence des cartilages et donc de favoriser la continuité de la reprise sportive.

Le cas évoqué dans cet article concerne un danseur professionnel, évoluant aux Etats-Unis. Ce sportif a subi une reconstruction du LCA et du ligament antéro-latéral associée à une suture des ménisques médial et latéral. A Athletic, l’enjeu était la reprise de la danse à 6.5 mois post opératoire. La prise en charge en réathlétisation a débuté à 4.5 mois. En début de réathlétisation, il convenait de rester prudent afin de limiter les contraintes méniscales. Pour cela, le protocole s’est déroulé sur 8 semaines. Nous avons alterné les phases de travail chez Athletic et le travail personnel avec introduction en parallèle de la reprise de la course à pied. Thomas a suivi 17 séances de réathlétisation d’une durée d’1H au centre Athletic. Le protocole de travail a été réparti de la façon suivante (afin de respecter une reprise progressive et les impératifs personnels) :

  • 2 semaines de travail chez Athletic à raison de 3 séances par semaine
  • 1 semaine de repos (relatif) avec un programme personnel de renforcement à suivre
  • 2 semaines de travail chez Athletic à raison de 3 séances par semaine
  • 2 semaines de repos (relatif) avec un programme personnel de renforcement et de travail cardio-vasculaire à suivre
  • 1 semaine de travail chez Athletic à raison de 5 séances par semaine

Un programme de course à pied lui a été fourni en début de protocole pour une reprise progressive. Celui-ci évoluait sur 5 semaines consécutives à raison d’une séance par jour.

Le travail postural et le renforcement musculaire analytique des quadriceps, des ischio-jambiers et des stabilisateurs de hanche ont été les principaux axes de travail du protocole lors des 2 premières semaines de travail chez Athletic. Lors du 2ème stage de 2 semaines, le travail s’est axé sur le renforcement musculaire fonctionnel. Au cours de la dernière semaine du protocole, un travail intensif de pliométrie a été réalisé.

Thomas a obtenu de très bons résultats au test isocinétique et au test fonctionnel Athletic Santy Test à l’issu du protocole. Il a pu reprendre la danse progressivement dans les délais fixés en début de prise en charge.

1. Nathaniel A. Bates, April L. McPherson, Marepalli Rao, Gregory D. Myer, and Timothy E. Hewett. Characteristics of Inpatient Anterior Cruciate Ligament Reconstructions and Concomitant Injuries. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 2016 September ; 24(9): 2778–2786.

RE-ATHLETISATION DE A à Z #5 – Abécédaire : qui est quoi ?

Dans chaque newsletter, nous vous proposons un passage en revue des notions fondamentales de la dialectique en matière de réathlétisation. Il s’agit d’un abécédaire dédié aux technologies, tests et matériels spécifiques auxquels vous êtes confronté dans votre quotidien.

Musculation :

En réathlétisation, la musculation va principalement concerner le gain de force. En effet, l’objectif principal de cette phase de travail va être d’augmenter la force maximale pour d’en un premier temps rééquilibrer les niveaux de force controlatéraux et agoniste/antagoniste. Les phases de travail complémentaires vont s’axer sur une augmentation bilatérale du niveau de force maximale, d’endurance de force et d’explosivité en lien avec la pratique sportive.

Neuromusculaire (stimulation) :

L’entraînement dynamique va influer sur les facteurs nerveux de la contraction musculaire. Le but est de diminuer le temps pour que les unités motrices atteignent leur force maximale (diminution du « temps au pic de force ») (Duchateau et Hainaut, 2003). Cela sera accompagné d’une augmentation de l’activation musculaire (Van Custem, 1998). L’entraînement dynamique avec charges se situe aux environs de 30 à 40% de la force maximale.

Œil (perception visuelle) :

La perception visuelle est un élément important à prendre en compte dans le cadre de l’optimisation des qualités physiques lors de la phase de réathlétisation. La vision influence positivement la puissance musculaire (Killebrew, 2013) et la vitesse de réaction (Coutté, 2011). Cette dernière étude met en évidence l’impact d’une vision périphérique fonctionnelle et de qualité sur la discrimination rapide des informations nécessaires à la prise de décision. Cela permettrait de raccourcir le temps de réaction et ainsi de réaliser une performance optimale.

Pliométrie :

Enchaînement d’une contraction excentrique suivie d’une contraction concentrique (« cycle Etirement-Raccourcissement »). L’efficacité de cette modalité de fonctionnement repose sur l’intervention des facteurs nerveux (recrutement spatial et temporel des unités motrices et leur synchronisation), l’élasticité du système « tendon-muscle » (ponts actine-myosine et titine – élasticité du tendon) et l’intervention du réflexe d’étirement (boucle réflexe) (Cometti, 2007). Cette modalité d’entraînement va permettre une amélioration des qualités d’explosivité et de force maximale.